Entre la vie militaire et la vie a3272

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Entre la vie militaire et la vie civile en République démocratique du Congo Extrait du Le Journal des Alternatives http://journal.alternatives.ca/spip.php?article3272

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Date de mise en ligne : lundi 15 décembre 2003

Le Journal des Alternatives

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Entre la vie militaire et la vie civile en République démocratique du Congo

Monsieur Juvénal Mihigo était élève en deuxième du cycle d'orientation à l'Institut de Mushekere dans la commune de Kasha, ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Originaire de Ciriri dans la commune urbano-rurale de Kasha, Monsieur Mihigo est orphelin de père et sa mère réside toujours à Ciriri.

A 14 ans, encore jeune, il a été forcé le 10/10/2002 de se joindre à l'ex armée du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD/Goma). Il a été d'abord formé au camp d'entraînement de Nyamunyunyi près de l'aéroport de Kavumu dans le territoire de Kabare. Sa formation a été poursuivie dans le territoire de Beni au Nord-Kivu.

Pendant son parcours militaire, le jeune recru a eu des occasions de sillonner les villages et les villes de l'Est de la République Démocratique du Congo sous le contrôle du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) : Walikale, Goma, Masisi dans le Nord-Kivu, Bukavu, Uvira, Fizi, Hombo, Kaziba dans le Sud-Kivu, Kalemie, Moba, Pepa dans le Nord-Katanga et Kindu dans le Maniema.

Monsieur Mihigo avait déjà été démobilisé par une organisation de protection des droits de l'enfant dénommée CEED/PFED dont le siège se trouvait à Ciriri. Dans ce Centre, le jeune démobilisé à l'époque suivait une formation pratique en option menuiserie. Cependant, cette vie n'a été ni longue ni porteuse de fruit.

En janvier 2003, le démobilisé qui se rendait dans le centre-ville pour communiquer à la phonie avec son frère aîné absent de Bukavu s'est croisé avec un de ses anciens « AFANDE » nommé Capitaine Mulenda du vrai nom Habyarimana Habarurema. C'était près du monument de la place de l'Indépendance à Bukavu.

Le démobilisé devenu à l'instant même nouveau recru a été immédiatement conduit par son chef à Kabare dans les rangs de ses anciens collègues armés du RCD.

Il fera partie de ceux qui ont combattu les Mudundu 40 en avril 2003 avant d'être déployé à Kindu dans la province du Maniema

Actuellement à 19 ans d'age dont 5 d'instabilité dans la vie soit civile soit militaire le jeune-adulte travaille aux côtés du Colonel Innocent Radjabu de la 8e Brigade selon des témoignages fiables.

En présence d'un des responsables du Centre qui l'avait démobilisé auparavant, il avoue qu'il pourrait quitter à nouveau l'armée s'il trouvait une autre occupation. Quel défi !

En même temps, le jeune homme était pressé pour rejoindre ceux là que l'on pourrait croire qu'ils le prennent en otage dans la vie militaire.

Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP) à l'instar d'autres organisations qui luttent contre l'utilisation des enfants par les groupes armés, est préoccupée par la situation du jeune Juvénal Mihigo dont le témoignage accablant atteste sans conteste que des milliers d'enfants continuent non seulement de servir dans l'armée mais également d'être à nouveau recruté de force malgré les discours mensongers des politiciens. La réponse de la communauté internationale sur la question, aux yeux de plusieurs observateurs, reste faible face à l'ampleur du drame.

ICJP demande que les organisations qui oeuvrent pour la démobilisation des enfants soient soutenues, renforcées. La section Protection de l'Enfance de la MONUC devra travailler de concert avec les autres acteurs tels Save The

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Entre la vie militaire et la vie civile en République démocratique du Congo Children, l'Unicef, la Coalition pour la lutte contre l'utilisation des enfants dans les groupes armés...afin de procéder, avec l'appui de la Société Civile et du Gouvernement de transition, à une démobilisation plus effective et plus efficiente de tous les enfants qui sont encore pris en otage dans les rangs des milices et autre autres groupes armés.

ICJP réitère son appel à la Communauté Internationale de faire pression sur les seigneurs de guerre afin qu'ils se conforment aux dispositions de la Convention relative aux Droits de l'Enfant interdisant l'enrôlement et l'utilisation des enfants dans l'armée. Il faut donner la chance à la Cour Pénale Internationale qui est préoccupée, de part son mandat, à poursuivre les auteurs de ce crime : tout est question de la saisir.

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