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Date de mise en ligne : mercredi 30 avril 2003

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En Tunisie, se connecter à Internet peut coûter la vie

Le 27 avril 2003, l'ASIPP (l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques) a publié un communiqué indiquant le décès de Maher Ben Abdelaziz Ben Béchir Osmani, un jeune Tunisien de 23 ans, "pour ses activités sur le réseau Internet et son accès à certains sites indépendants et interdits en Tunisie." La police politique tunisienne serait responsable.

Selon Mokhtar Yahayaoui, ancien magistrat (radié de l'ordre des magistrats en raison de ses différentes activités militantes), porte-parole de l'ASIPP, Maher Osmani faisait partie d'un groupe de 7 jeunes, tous passionnés d'Internet, dont on ignore actuellement le sort.

"On ne sait ni pourquoi, ni comment est mort Maher, explique Mokhtar Yahayaoui. Il était bien portant, il a été arrêté par la police politique qui a fait part de son décès à sa famille deux jours après son arrestation. Sa famille ignore pourquoi il a été arrêté. Selon son frère, Maher faisait partie d'un groupe de sept jeunes passionnés d'informatique. Ces jeunes avaient lancé un appel pour réunir des fonds en faveur de familles de sinistrés sur le site Tunezine. Ce genre d'intiative est un crime à Tunis".

Le communiqué de l'ASIPP indique que la police politique n'a informé la famille de Maher Osmani ni de son interpellation, ni des motifs de son arrestation. Le corps a été amené à la famille "sous une très forte présence policière". La famille, qui n'a pas eu le droit de toucher le corps, était dans l'impossibilité de pratiquer les rites islamiques précédant les enterrements.

"La police affirme l'avoir fait, précise Mokhtar Yahayaoui avec une pointe d'ironie dans la voix. La police a seulement autorisé la famille à voir le visage du jeune homme. L'enterrement s'est lui aussi déroulé sous escorte policière. Le frère de Maher s'est vu confisquer son permis de conduire et une voiture de police stationne en permanence devant le domicile de leur mère".

Selon Sophie Elwarda, webmaster du site d'information indépendant Tunezine (une activité initialement excercée par son fiancé, Zouhair, actuellement en

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En Tunisie, se connecter à Internet peut coûter la vie prison à Tunis), Maher a bien été arrêté pour ses activités sur Internet.

"On estime à environ une trentaine les cas d'arrestation de jeunes en Tunisie, emprisonnés et torturés non pas pour avoir publié des informations sur internet, mais simplement pour s'être connectés sur des sites interdits, explique la webmaster de Tunezine. On accuse ces jeunes internautes de pratiquer des activités en rapport avec le terrorisme, c'est absurde. Le dossier des internautes arrêtés à Zarzis en février dernier contenait seulement deux pièces à conviction : un bâton de colle et un CD-Rom ! En Tunisie, se connecter est un délit. Comme si lire une information équivalait à militer".

Parmi les sept jeunes internautes tunisiens menacés, seule la situation de l'un d'entre eux est connue, celle de Béchir Ferchichi. Réfugié en France depuis le 18 avril 2003, ce Tunisien de 23 ans attend la décision des autorités françaises pour pouvoir rester sur le territoire français.

Béchir Ferchichi, l'ami de Maher, se trouve actuellement dans la zone internationale de Roissy. Il attend la décision des autorités françaises qui, après lui avoir refusé une première fois l'asile politique, ont accepté de réaliser un supplément d'enquête.

"Béchir est dèsormais sous la responsabilité de la France, souligne Mokhtar Yahayaoui. La France ne peut ignorer le sort qui lui sera réservé si elle le livre aux autorités tunisiennes".

Source : http://www.transfert.net

SOLIDARITE TUNISIENNE 40, rue du Landy - 93300 Aubervilliers Tél/fax : 01 43 52 09 86 Email : [email protected]

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